Half dome
La fin du trip se rapproche et les épisodes de pluie tous les trois jours nous laisse peu de chance pour tenter un big-wall. El Capitan est sur-bondé et de toute façon la fenêtre météo est trop courte. Le Half Dome nous donne une petite lueur d’espoir.
La Regular North West du Half Dome m’avait beaucoup attirée par le passé par son ampleur et une escalade en libre raisonnable (jusqu’à 12c 7b+). La voie a subitement perdu son attirance lors de l’été 2015 quand les deux longueurs de la Robbins traverse ont disparu. L’effondrement a laissé place à mur de granite complétement lisse dont aucun contournement en libre n’a encore été trouvé. Pour traverser le no man’s land une « échelle de spits » a été percée.
L’objectif nous parait réalisable avec un créneau de deux jours de beau temps, et quelques jours de séchage préalable. Cependant un nouveau problème vient perturber le projet, Thomas se blesse le genou sur talon en faisant du bloc autour de Camp 4. Quelques jours passe mais le genou tire toujours et les 700m de dénivelé d’approche dans les Death Slab (dalle de la mort) ne nous rassure pas.
Le dernier créneau météo du trip est là et il n’est pas très long. Nous comptons pas le laisser passer sans une tentative.
Le rack est dans le sac. Des grimpeurs de camp 4, nous ont confirmé qu’une source coule au pied de la face ce qui nous épargne le portage de 15 litres d’eau.
Dans les Death Slab la face North-West du Half Dome prend de la grandeur.
Peu de temps après l’arrivé au pied de la voie, nous attaquons les premières longueurs dans un beau soleil de fin d’après midi. Trois longueurs sont fixés pour faire gagner du temps.
Installation du bivouac bien éloigné du pied de la falaise car pendant la nuit les pierres sifflent…
Le genou de Thomas va incroyablement bien, l’eau est remplie. Un jolie couché de soleil, nous berce.
Nous remontons au jumar nos cordes en place.
Vers 11h nous avons grimpé environ 10 longueurs et nous nous approchons des longueurs de traversé.
Ci jît la Robbin’s traverse… Effectivement ça passe plus en libre.
Thomas au jumar dans les longueurs de la bold ladder (=échelle de spits).
Le passage du lancé de corde.
Ça repart en libre dans une grande cheminée cotée 5.7 en cheminé ou 5.9 squeeze
Pitch 17 : l’avant dernière longueur avant big sandy ledge, un beau dièdre en 5.9 dans les jolie couleurs du soir.
Le soleil se couche sur la vallée. Tout est paisible.
L’arrivée à Big Sandy ledge.
La cuisine vue du haut.
La chambre au réveil.
Il fait gris et l’échauffement dans les longueurs du ZigZag est dur et austère.
Thomas fièrement leading the thanks god ledge ! Quelle longueur, quelle ampleur !!!
A l’attaque des dalles finales. Mais en fait je suis completement nul en dalle de granite !
Mémo big wall à moi même :
- le mental est la clef
- la lenteur nuit au mental
- en big wall tout prend une éternité
- chaque gramme compte (dans le sac de hissage et sur le baudard)
- chaque cm3 compte (dans le sac de hissage et sur le baudard)
- le tirage n’est jamais assez optimisé
- une tag-line n’est pas un luxe
- dans El Cap compter 4L d’eau par personne par jour (3L sans lyophilisés)
- un portaledge c’est très lourd
- Au « wilderness center » (Yosemite village) il donne des kits pour aller au toilette en bigwall
- Metolius fait un mini haul bag pour les toilettes
- Stick à lèvre est crème solaire pour éviter de secher comme un abricote
